Vous avez réservé votre vol pour Alger, vous avez choisi votre itinéraire dans le Sahara, vous avez même acheté une djellaba pour l’occasion… mais vous vous demandez encore : combien d’argent apporter en Algérie ? C’est une question simple, mais qui peut vite devenir un cauchemar si vous ne vous y préparez pas bien. En 2025, l’Algérie reste un pays où l’argent liquide est roi, où les cartes étrangères ne marchent pas partout, et où les distributeurs sont rares en dehors des grandes villes. Voici ce que vous devez vraiment savoir avant de débarquer.
La monnaie locale : le dinar algérien, pas de choix
En Algérie, vous ne pouvez pas payer avec l’euro, le dollar ou même la livre sterling. La seule monnaie légale, c’est le dinar algérien (DZD). Même si certains hôtels de luxe acceptent les cartes internationales pour les réservations, vous ne pourrez pas les utiliser pour acheter du pain, prendre un taxi, visiter un musée ou acheter une poterie à Ghardaïa. Tous les petits commerces, marchés, transporteurs locaux et guides touristiques ne travaillent qu’en dinars.
Le taux de change officiel tourne autour de 145 DZD pour 1 € en décembre 2025. Mais attention : sur le marché noir, il peut atteindre 160 DZD/€. Cela signifie que si vous changez de l’argent dans la rue, vous gagnez un peu, mais vous prenez un risque énorme. Les escroqueries sont fréquentes, et les amendes pour commerce illégal de devises peuvent aller jusqu’à 500 000 DZD (environ 3 400 €). Mieux vaut éviter.
Comment obtenir des dinars en Algérie ?
La seule façon légale et sécurisée d’obtenir des dinars, c’est de les changer à l’aéroport ou dans une banque locale. À l’aéroport d’Alger, vous trouverez des bureaux de change ouverts 24h/24. Le taux est légèrement moins avantageux que dans les banques, mais c’est le plus sûr. Une fois sur place, allez dans une banque comme BNA, BDL ou Crédit Populaire. Apportez votre passeport et votre carte d’identité. Les banques changent les euros en dinars sans problème - mais pas les dollars ou les livres.
Les distributeurs automatiques (DAB) sont rares. Même à Alger, vous en trouverez seulement dans les centres commerciaux ou près des hôtels internationaux. Et même là, ils refusent souvent les cartes étrangères. Les cartes Visa et Mastercard émises en France ne sont pas reconnues dans la majorité des DAB algériens. Les cartes bancaires algériennes fonctionnent, mais pas les vôtres. Ne comptez pas sur un retrait en cas de besoin.
Combien d’argent faut-il apporter ? Le budget réel en 2025
Voici un budget réaliste pour un voyage de 10 jours en Algérie, en tenant compte des prix de 2025 :
- Hébergement : 2 000 à 4 000 DZD/nuit pour un hôtel 3 étoiles (soit 14 à 28 €). Pour un hôtel de luxe, comptez 8 000 à 15 000 DZD (55 à 105 €).
- Nourriture : Un repas simple dans un restaurant local coûte entre 500 et 1 200 DZD (3,50 à 8 €). Un repas dans un restaurant touristique : 2 000 à 4 000 DZD (14 à 28 €). Les fruits, légumes et pains sont très bon marché.
- Transports locaux : Un taxi dans Alger : 200 à 500 DZD (1,50 à 3,50 €). Un bus interurbain de 200 km : 800 à 1 500 DZD (5 à 10 €).
- Entrées touristiques : Musée national d’Alger : 300 DZD (2 €). Site archéologique de Timgad : 500 DZD (3,50 €). Excursion au Sahara en 4x4 (1 jour) : 8 000 à 15 000 DZD (55 à 105 €).
- Shopping : Tapis artisanal : 5 000 à 50 000 DZD selon la taille. Argenterie de Kabylie : 2 000 à 15 000 DZD. Épices et thé : 300 à 1 500 DZD.
En résumé : pour 10 jours, avec un hébergement moyen et des activités classiques, vous aurez besoin de 80 000 à 120 000 DZD par personne. Soit entre 550 et 800 €. Si vous voulez être tranquille, emportez 1 000 € en espèces - c’est largement suffisant et vous évitera les tracas.
Comment transporter l’argent en toute sécurité ?
Ne mettez pas tout votre argent dans un seul endroit. Divisez-le :
- 50 % en billets de 1 000 DZD et 2 000 DZD - les plus pratiques pour les petits achats.
- 30 % en billets de 5 000 DZD - pour les repas, les taxis et les entrées.
- 20 % en billets de 10 000 DZD - pour les excursions ou les achats plus lourds.
Ne gardez pas tout dans votre valise. Utilisez un porte-documents caché sous vos vêtements. Les vols à la main sont fréquents dans les marchés et les gares. Les pickpockets n’attendent que les touristes qui sortent leur portefeuille en public.
Évitez aussi d’afficher votre argent. Ne comptez pas vos billets en pleine rue. Ne montrez pas votre trésor à votre guide ou à votre hôtelier. Les Algériens sont accueillants, mais la pauvreté existe, et certains ne résistent pas à la tentation.
Et les cartes de crédit ?
On vous a peut-être dit que les cartes marchent partout. C’est un mythe. En 2025, les cartes étrangères ne fonctionnent que dans quelques endroits très ciblés :
- Les hôtels 4 et 5 étoiles à Alger, Oran ou Constantine.
- Les grandes chaînes de supermarchés comme Carrefour ou Hyper U.
- Les agences de voyage internationales.
Partout ailleurs : cash. Même si vous avez une carte bancaire européenne avec puce, elle sera rejetée dans 95 % des cas. Les systèmes de paiement algériens ne sont pas connectés au réseau international. Et les banques locales n’ont pas les autorisations pour traiter les paiements étrangers.
Si vous avez une carte de crédit avec un plafond élevé, pensez à en avoir une en plus comme backup - mais ne comptez pas dessus. Elle ne vous sauvera pas si vous êtes bloqué à Tassili sans argent liquide.
Les pièges à éviter
Voici trois erreurs que les voyageurs font presque tous la première fois :
- Changer trop peu d’argent à l’arrivée : Vous pensez que vous allez en trouver plus tard. Résultat : vous êtes bloqué à la gare sans moyen de payer un taxi. Changez au moins 50 000 DZD dès l’aéroport.
- Ne pas vérifier les billets : Les faux billets de 1 000 et 2 000 DZD existent. Vérifiez la texture, le filigrane et la bande métallique. Les billets de 5 000 DZD et plus sont plus sécurisés.
- Attendre d’être à court pour changer : Les bureaux de change ferment tôt. Les banques ferment à 16h. Si vous vous rendez compte que vous n’avez plus de cash à 17h, vous attendrez jusqu’au lendemain.
Que faire si vous avez trop d’argent en fin de voyage ?
Il est interdit de sortir plus de 10 000 DZD du pays. C’est la limite légale. Si vous avez 50 000 DZD en trop, vous ne pouvez pas les emporter avec vous. Mais vous avez trois options :
- Les dépenser : Achetez des souvenirs, du thé, des tapis, des épices. C’est souvent plus rentable que de les changer à nouveau.
- Les donner : Un petit pourboire à votre guide ou à votre chauffeur est apprécié. 1 000 ou 2 000 DZD font une grande différence pour eux.
- Les laisser : Si vous repartez par l’aéroport, vous pouvez déposer vos dinars en trop dans une boîte à dons pour les travailleurs locaux - certaines agences les collectent.
Ne tentez jamais de sortir des dinars en cachette. Les douanes algériennes contrôlent les valises. Les amendes sont lourdes, et vous risquez de perdre votre argent et d’être bloqué à l’aéroport pendant des heures.
Le conseil ultime : préparez-vous comme un local
Les Algériens ne voyagent pas avec des cartes. Ils ont toujours un petit sac avec du cash. C’est leur routine. Faites comme eux. Emportez un peu plus que ce que vous pensez avoir besoin. Ne vous fiez pas aux applications de conversion. Ne comptez pas sur le Wi-Fi pour vérifier le taux de change. Et surtout, ne laissez pas votre budget dépendre de la technologie.
En 2025, l’Algérie n’est pas un pays où l’argent digital règne. C’est un pays où l’humain, le contact, la négociation et le cash comptent encore. Et c’est ce qui en fait sa beauté. Préparez-vous bien, et vous vivrez une expérience authentique, sans stress, sans surprise, sans panique.