Les idées reçues collent à la peau des voyages en Algérie. Beaucoup s’imaginent que partir vers ce pays revient aussi cher, voire plus, que de visiter l’Europe ou le Maghreb voisin. Pourtant, à bien y regarder, l’Algérie, c’est un monde à part : immense, contrasté, parfois surprenant dans ses tarifs, mais loin d’être hors de prix. Ce qui coûte cher n’est pas toujours ce qu’on croit, et beaucoup l’ignorent à cause du manque d’infos fiables sur Internet. Ici, je vous propose de traverser chaque aspect du budget, du billet d’avion au dernier café déguster au port d’Alger, pour enfin remettre les pendules à l’heure (ou plutôt au bon fuseau horaire !).
Alors, le vrai choc, il est là : le billet d’avion. Depuis la France, les prix montent facilement en flèche pendant les vacances scolaires. On peut parfois voir des allers-retours Paris-Alger dépasser 500€ en été, et plus si on ne réserve pas tôt. Hors saison, l’aller-retour peut tourner autour de 250 à 350€. Si vous passez par Marseille, Lyon ou Toulouse — surtout avec certaines compagnies locales — il y a souvent de vraies affaires à saisir pour les plus flexibles sur les dates ou les horaires. Les grandes agences en ligne proposent des alertes de prix sur ces itinéraires. Un truc peu connu : opter pour un vol avec escale (genre via Tunis ou Istanbul) permet de réduire l’addition, parfois de 30 à 40%. Bon à savoir : le prix ne comprend pas forcément les bagages en soute. Sur Air Algérie, vous aurez votre valise incluse, mais ce n’est pas aussi clair chez toutes les compagnies low-cost ou charters entre l’Europe et l’Algérie. Pensez à vérifier : parfois ajouter 23 kg à un billet pas cher double le prix total ! Pour les voyages en famille, ça compte vite. Les prix sont aussi plus doux si vous réservez six ou huit semaines à l’avance, voire pendant certaines promos éclairs. À surveiller aussi : le taux de change euro/dinar oscille souvent, alors payez en euros pour éviter de perdre au change.
Pour vous donner une idée concrète, voici un tableau avec quelques exemples de prix moyens relevés en avril 2025, entre Paris et les principales villes algériennes :
Ville de destination | Période creuse (€) | Période haute (€) |
---|---|---|
Alger | 270 | 540 |
Oran | 240 | 495 |
Constantine | 320 | 590 |
En résumé ? Oui, l’avion, ce n’est pas cadeau, mais tout dépend de votre façon de réserver et de la période. Pour celles et ceux qui planifient tôt ou qui partent hors des vacances scolaires, le rapport qualité-prix est bien meilleur que ce qu’on imagine parfois.
On pense toujours que dormir en Algérie coûte cher, faute d’une grosse offre touristique comme au Maroc ou en Espagne. En vrai, il y a de tout ! La capitale, Alger, compte désormais des hôtels haut de gamme qui flirtent avec les prix européens (genre, 120–250€ la nuit pour un cinq étoiles). Mais il serait dommage de passer à côté des petits hôtels traditionnels, où le charme est là pour 30 à 60€ par nuit pour deux personnes, petit-déjeuner compris. Dans le sud, près du désert, des auberges typiques ou gîtes familiaux offrent la nuitée entre 15 et 35€ par tête, parfois même avec des dîners copieux inclus. Les maisons d’hôtes fleurissent dans des coins comme Timimoun ou Ghardaïa, parfait pour plonger dans une ambiance saharienne sans casser la tirelire. La nouveauté depuis 2024 ? Plusieurs applications locales (Sharikna, Dziria Stay) ont émergé et proposent la location de studios et appartements sécurisés. Louer une semaine à Alger ou Oran coûte souvent moins de 400€ pour quatre personnes. Bon plan : dans certaines villes, le couchsurfing ou l’échange de maison rend le séjour quasi gratuit, à condition d’aimer l’aventure et de préparer bien à l’avance.
Pour ceux qui attendent l’ouverture prochaine du camping sauvage réglementé, c’est une option à surveiller pour les saisons à venir — car la législation évolue vite sur ce volet.
Et la qualité ? Elle varie, c’est clair. Mais l’accueil algérien, chaleureux, compense largement une déco parfois vintage. Les hôtels classés sont contrôlés — on peut vérifier sur le site de l’Office National du Tourisme. Astuce : toujours demander à visiter la chambre avant de payer. Cette règle non-écrite facilite les bonnes surprises. Ceux qui cherchent le vrai bon plan ? Regardez du côté des petites pensions familiales dans la Casbah à Alger, ou chez l’habitant : c’est là qu’on vit la meilleure expérience culinaire et humaine, pour trois fois moins cher qu’une chambre d’hôtel classique.
Le pays est immense, et traverser les 2 000 km entre Alger et Tamanrasset en bus ou train n’a rien à voir avec un Paris–Nice. Bonne nouvelle, le transport local est si bon marché que ça en devient presque comique, surtout comparé à d’autres destinations. Un billet de métro à Alger ? À peine 35 dinars (soit moins de 0,25 € !). Le train, ponctuel sur les grands axes (merci la modernisation de la SNTF), permet de relier Constantine, Oran ou Sétif pour 5 à 12€ selon la distance. Les bus interurbains sont si populaires qu’il vaut mieux réserver la veille. Un Oran – Alger en bus de nuit ? Moins de 18€ pour 7 heures de route, avec sièges confort et wifi parfois dispo. Pour ceux qui préfèrent l’aventure, le taxi collectif (taxi-brousse) est incontournable. Vous payez au siège, jamais pour la voiture entière, ce qui permet de voyager pas cher sur des centaines de kilomètres. Mais attention, ces taxis partent seulement quand ils sont pleins, donc un brin de patience sera nécessaire.
La location de voiture, c’est un autre sport. Les prix démarrent autour de 30 à 35€ par jour pour une citadine, assurance comprise, mais attention aux cautions élevées (jusqu’à 500€ sur les agences internationales). Les routes sont bonnes sur les grands axes. Le litre d’essence est imbattable : en mai 2025, il tourne autour de 41 dinars (0,27 €/litre). Rouler jusqu’au désert, c’est possible, et surtout plus accessible qu’on l’imagine. En revanche, prévoyez de l’eau et consultez toujours l’état des routes et la météo avant de partir à l’aventure, surtout hors des sentiers battus.
Petite liste utile pour calculer vite fait votre budget transport sur place :
Voyager à plusieurs, évidemment, fait baisser la note pour la location ou la voiture privée. Et pour les sportifs (ou les amoureux de la marche), certains circuits pédestres (Kabylie, Aurès) permettent de voyager quasi gratuitement grâce au covoiturage local et à l’hospitalité des habitants.
C’est peut-être là le vrai bonheur du voyageur en Algérie : la vie quotidienne y reste très abordable. Un repas copieux dans un resto familial, c’est rarement plus de 7€ entrée-plat-dessert-boisson. Dans les gargotes de quartier, un couscous ou une chakchouka ne coûte guère plus de 2–3€, boisson incluse. Le café servi en terrasse ? 50 à 100 dinars (0,30 à 0,65€), et c’est une institution. Les pâtisseries algériennes vendues à la pièce autorisent toutes les folies pour 1 ou 2€ le trio de makrouds ou baklavas. À Alger comme à Oran, la street food se savoure sur le pouce sans avoir l’impression de payer cher. Les produits du marché, fruits du jour, jus d’orange frais, ne grèvent jamais un budget serré.
Le budget « sorties » reste doux aussi. Entrer dans les musées nationaux, c’est rarement plus de 2€. Un ticket pour le Jardin d’Essai, la vocation botanique d’Alger, 3€ environ. Les visites guidées privées dans le désert ? Comptez 25 à 40€ pour une journée complète, repas et transport inclus. Même les circuits spécialisés, comme les workshops photo à Djanet ou les raids architecturaux dans la Casbah, restent en-dessous des prix observés chez les voisins du Maghreb. Quelques événements (concerts, festivals) montent à 8 ou 10€ l’entrée, mais ce sont des exceptions. L’un des coups de cœur : assister à un spectacle de musique gnawa sur la plage ou lors d’un mariage populaire… là, c’est carrément cadeau, surtout si vous êtes invité par la famille d’un ami !
Pensez aussi à garder un peu de cash pour les petits souvenirs : tapis berbères (à partir de 20€), poteries de Kabylie, huile d’olive du bled… Le rapport qualité-prix reste imbattable si vous prenez le temps de marchander et d’aller dans les coopératives plutôt qu’auprès des commerçants de passage.
Voici quelques secrets d’habitué pour mieux gérer son budget et profiter sans stress :
Il faut aussi parler sécurité et santé. L’assurance voyage n’est pas facultative, même si le système de santé algérien est accessible et le réseau public assez dense. Comptez 25–35€ selon la durée. Autre astuce : pour téléphoner ou surfer, une carte SIM locale coûte environ 2€, avec forfait internet inclus pour la semaine. Les connexions sont correctes dans les villes, plus lentes au Sahara : adaptez donc votre organisation si vous travaillez à distance… ou si vous postez plein de stories !
Voyager en Algérie, au final, ce n’est franchement pas hors de prix, quand on sait où mettre les pieds et à quel moment réserver. L’important, c’est de multiplier les rencontres et d’accepter de sortir des sentiers battus, car c’est là que se cachent les vrais bons plans. Oubliez les clichés : le pays se laisse explorer à tous les budgets, et il réserve toujours des surprises, même à ceux qui croient l’avoir déjà parcouru. voyage Algérie rime surtout avec dépaysement abordable, si on prend le temps de composer son itinéraire sur-mesure… et de profiter !